III/ Après la prise

1 - Conséquences et risques

 

    Même si l'EPO améliore les performances des athlètes, ce dopant, utilisé excessivement, provoque des effets secondaires qui peuvent être superficiels comme des palpitations cardiaques, des nausées, de violents maux de tête, des douleurs musculaires ou encore des éruptions cutanées. Cependant se doper avec ce produit peut entrainer également des effets beaucoup plus grave sur la santé comme:

 

  • Un épaississement du sang dû à l'augmentation des hématies ce qui rend l'écoulement du sang dans les vaisseaux sanguins plus difficile donc il y a un fort risque de thromboses artérielles (formation de caillots de sangs dans les vaisseaux sanguins) qui provoque une hypertension artérielle (pression artérielle trop élevée) et peut entrainer aussi une augmentation des risques d'infarctus du myocarde.

  • Une embolie pulmonaire (obstruction des artères pulmonaires)

  • Une hyperactivité du système immunitaire

  • Cancers de la moelle osseuse (dégénérescence des cellules)

 
    Mais il n'y a pas seulement des risques de santé. Effectivement, effectuer un sport de niveau professionnel sous la prise d'EPO ou d'autres quelconques produits dopants reste illégal et peut nécessiter alors une ou plusieurs sanctions pénales, ainsi que des interdictions de compétition (souvent un ou deux ans). Depuis le 3 juillet 2008 et la création de la loi n°2008-650 qui a pour but de sanctionner la tricherie et de protéger la santé des sportifs, l'Agence française de la lutte contre le dopage peut condamner des sportifs par l'interdiction définitive de compétition, ou pire encore de 6 mois de prison avec 7500€ d'amende si le sportif est coupable d'obstacle au contrôle ou de violation des interdictions. 
  Cependant, cette loi ne concerne pas seulement les sportifs mais également ceux qui participent à la circulation des produits illicites. Les sanctions peuvent même être plus graves puisqu'ils sont susceptibles d'au moins un an d'emprisonnement en plus de plusieurs milliers d'euros d'amende.
  Evidemment, les personnes ayant recours à l'EPO dans un but médical, n'ont aucun problème avec la justice.
 
 
 
2 - Dépistage
 

La Commission Internationale Olympique a interdit la prise de L'EPO depuis plus de 10 ans. Il est très difficile de différencier l'hormone secrétée naturellement de l'hormone de synthèse. Un sportif est suspecté de se doper à l'EPO si son taux de globules rouges (Hématocrite) est élevé, normalement le taux d'Hématocrite avoisine les 40% même si ce taux est variable d'un individu à l'autre. Il existe deux types de dépistages:

 

  • Les tests sanguin: L'EPO est rapidement éliminé par l'organisme donc sa détection lors de ce test est limité à quelques jours seulement alors que les performances physique vont s'accroitre encore une ou deux semaines. Ce test est donc utilisé hors des compétitions, durant les entrainements, ou dans le cadre de rencontres sportives de longues durées, comme le Tour de France cycliste.

fioles de sang permettant un test sanguin
 

  • Les tests urinaires: Cette technique de dépistage est certes moins onéreuse mais également moins fiable car il est facile de falsifier les échantillons en diluant les urines. De nombreux progrès sur les tests urinaires notamment sur la détection de l'EPO ont été fait. L'EPO de synthèse présente une charge différente à celle de l'EPO naturelle.

fioles d'urine permettant le test urinaire

  • Le passeport biologique: Cette technique est la plus récente. En effet, elle a été créée à la fin des années 1990 suite aux nombreuses affaires de dopage dans le cyclisme et notamment le Tour de France. Depuis 2008, cette méthode qui consiste en fait à un test sanguin régulier, est utilisée dans le cyclisme pour chaque coureur d'une équipe ProTour (les meilleures équipes). L'utilité du passeport biologique est de pouvoir suspendre un coureur même s'il n'a pas été contrôlé positif, puisque des variations anormales du taux d'hématocrite suscitant des suspicions peuvent suffire à exclure quelques temps un coureur du monde cycliste.